Aux origines de Lodève


AUX ORIGINES DE LODEVE

Gérard Mareau 

Groupe Archéologique Lodévois



1 - Préambule…

…depuis, les archéologues amateurs ont été prié de laisser la place aux professionnels. Ces derniers sont investis du pouvoir et de la « connaissance » que leurs confèrent leurs diplômes d’homo academicus…

…Il (le révolutionnaire), fait la révolution contre l’académie, contre les mandarins…

(lire Pierre Bourdieu)



La vie académique, en général, favorise l’étroitesse d’esprit.

(lire Jared Diamond)



Les historiens n’aiment pas le travail de recherche sur le terrain, eux qui sont dans le silence des archives…

(lire Michel Foucault)



La liberté d’expression n’a de sens que comme liberté de dire aux autres ce qu’ils ne veulent pas entendre.

(Georges Orwell)



Nous devrions ignorer certains « officiels de l’archéologie », comme ils nous ignorent, mais nous avons une éducation laïque et républicaine, et nous n’en ferons rien…

(G.A.L.)



2 - A l’origine de LUTEVA, rappel historique

Lodève en 2000

Dans l’histoire du lodévois, la ville de Lodève, ancienne capitale des Lutevani, un peuple gaulois arécomique, est citée pour la 1ère fois Par Pline l’Ancien (23-79 de notre ère), écrivain et historien latin.

Cependant, la présence humaine dans le Pays de Lodève est beaucoup plus ancienne. Elle est attestée, sur la commune, au néolithique, il y a environ 6000 ans. En effet, grâce à l’archéologie, aux nombreuses prospections, nous (les Amateurs=qui aiment) savons qu’il y a environ 6000 ans, le puech du Grézac dominant la ville, était occupé par l’Homme préhistorique. De nombreux vestiges en témoignent. Nous sommes ici dans l’Histoire non écrite, la Préhistoire, mais Histoire tout de même…

Puech de l'oppidum du Grézac. Les Plans, Lodève 

      Ancien chemin de l'oppidum du Grézac. Lodève  /  Rempart de  l'oppidum du Grézac. Lodève

Le Grézac a connu une occupation humaine importante, notamment à la période charnière Bronze final/1er Age du Fer (environ 550 ans avant notre ère), précédent de 4 ou 5 siècles la colonisation romaine. Ces nombreux « lodévois » de l’époque vivaient sans doute en tribus et chefferies, et ont pu créer les premiers « hameaux », prémices à la future ville de Lodève.
A preuve, entre autres témoins d’une présence humaine sur le puech du Grézac, nous avons découvert plus de 100 grands fragments de tables de broyage en basalte (ancêtre du moulin à moudre les céréales pour obtenir de la farine).

Céramique néolithique de l'oppidum du Grézac. Lodève 

Meule dormante, bol, fusaïole en terre cuite, armatures de flèches en silex. Oppidum du Grézac. 

Céramique décorée.  Bronze Final, Äge du Fer fer. Oppidum du Grézac. Lodève 

Céramique du 1er Âge du Fer, Mailhacien. Grézac. Lodève 

Tessons de céramique campanienne. 2ème Äge du Fer.  Ier siècle avant n.è. (sauf en bas à droite). Lodève



3 - Sources écrites

3-1- Revenons à l’Histoire écrite et à Pline l’Ancien qui, dans son « Histoire naturelle », dresse la liste des « oppida latina » de la Gaulue narbonnaise, parmi lesquelles est mentionnée « luteva » (Lodève) : « lutevani qui est foroneroniens », ou habitants du Forum Neronis. Nous savons ainsi que la cité de Lodève bénéficie du droit latin, dès le 1er siècle de notre ère, et de plus, que le Forum Neronis suggère l’existence d’un marché, lieu de rencontres et d’échange. 

3-2- Au milieu du 1er siècle de notre ère, Luteva/Lodève a déjà reçu le titre de Colonie. En effet, une plaque de marbre découverte à Masassy-le-Vieux, commune de Corneilhan, à 6 kms de Béziers, faisant mention de LUTEVA/Lodève. Dimensions : 63X40 cm. Nous pouvons lire : 

LTERENTIO

POTITO.FIL.AGEN

XXVILDECVRION.C

CLAVD.LVTEVA.Q.IIVIR.D

L.TERENTIO.PO

Plaque en marbre, découverte près de Corneilhan, mentionnant LUTEVA Lodève. Ier ou IIéme siècle de n.è.


Jacques Gascou : propose la lecture suivante

« A Lucius Terentius Potitus, fils de Lucius appartenant à la famille Pupina, son fils (mort) à l’âge de 27 ans, décurion de la colonie Claudia de Lodève, questeur, duumvir désigné de la colonie Vrbs Iulia des biterrois, à Lucius Tarentius Potitus… » et précise : on peut la dater d’une période située entre le règne de Claude (41-54) lorsque Lodève devint colonie latine et reçu une épithète faisant référence au nom de cet empereur, et la fin du 2ème siècle de notre ère. Jacques Gascou, Centre Camille Jullian-Université de Provence-C.N.R.S.

3-3- Nous retrouvons Lodève au 4ème siècle de notre ère dans la « Notitia Galliarum », qui apparaît comme l’une des 5 villes de la narbonnaise, « civitas lutevensium » (TolosatiumToulouse, Beterrensium Béziers, Nemausensium Nîmes, Lutevensium Lodève, Uceciensium Uzès).

Monnaie 277 de n.è. Grézac. Lodève 

Monnaie 277 de n.è. Grézac. Lodève 

Vase céramique, décoré de palmettes, antiquité tardive. Square Georges Auric 1985.  Lodève 

Céramique tardo-antique. Grézac, Lodève. 

D.S.P. Tardo-antique. Grézac. Les Plans, Lodève. Cercles, rouelles, palmettes. Grand plat 

Grande assiette à marli, tardo-antique. Soubès


3-4- Au 4ème siècle toujours, la ville est appelée LOTEVA sur une carte des routes de l’empire romain, la Table de Peutinger. C’est le « cami ferrat » qui traverse Lodève,...

Carte 'Table de Peutinger', voies gallo-romaines. IVème siècle

...escalade Fontbonne et le puech du Grézac, pour rejoindre le col du Perthus et la crête de l’Escandorgue. Plusieurs sites gallo-romains ont été découverts, par le G.A.L., entre Lodève et le Perthus. L’antiquité de cette voie, est bien sûr contestée par certains « chercheurs »… Côté pratique, et hors toutes polémiques, nous avons parcouru cette route, à pieds, de St Thibéry/Cessero, à Millau/Condatomago par Lodève/Luteva, villes figurant sur la carte de Peutinger.

Carte de voies antiques 

Voie antique, Lodève, Les Plans. 2009 

Voie antique, Lodève, Les Plans. 2009 

Tourelle au  dessus de la voie antique-Site gallo-romain. Grézac-Les Plans. 1983

Voie antique, Lauroux Les Rives

3-5- Avant 421 (lettre du pape Boniface I), Lodève est devenue siège épiscopal. Elle est rattachée au royaume visigoth à la fin du 5ème siècle, puis devient possession franque en 533, avant de revenir sous la domination des visigoths avant 539, date du concile de Tolède où Lodève est représenté par l’évêque Agrippinus. 

3-6- Les carolingiens dotent l’église lodévoise d’un nouveau temporel à la fin du 9ème siècle. Celui-ci sera augmenté, à la fin du 10ème siècle des nombreux biens de l’évêque de Lodève, Fulcran.

3-7- A partir du 10ème siècle, le pouvoir laïc est connu par une vicomté dont le futur est lié aux comtes de Rodez et à la vicomté de Millau.

3-8- En 1423, sous Michel le Bœuf, les évêques de Lodève deviennent comtes de Montbrun. 

Le puech Montbrun a été occupé par les « gallo-romains », dès le début du 1er siècle de notre ère. En témoignent les fossiles directeurs que sont les céramiques découvertes. Nous pouvons également signaler la présence de quelques tessons datés du 1er siècle avant notre ère. N’en déplaise à quelques « Homo academicus… »

Puech Montbrun. Lodève

Castel de Montbrun, à Lodève. Mur gallo-romain. 09 02 2013 

Bloc de mortier au tuileau, gallo-romain,  pris dans le rempart médiéval. Castel de Montbrun, à Lodève 

Prospections et Fouilles 1982 à 1990. Mobilier archéologique gallo-romain,  découvert au castel de Montbrun, Lodève 

Tuile, dolium, amphore, canalisation, peson... Montbrun, Lodève

Dans la région, l’importance historique de la cité est considérable. A partir du début du 1er siècle de notre ère, son appellation de Colonia Claudia Luteva, la désigne à l’égale de Nîmes, d’Avignon, ou d’Aix-en-Provence. Lodève a su, pendant plus de 1500 ans, conserver un rôle religieux, politique, administratif, et commercial extrêmement important. 



4 - Les découvertes du 19ème, début 20ème siècle

4-1 Sur l’Esplanade : on a trouvé un cippe funéraire gallo-romain, qui est actuellement au dépôt de fouilles de Lodève…

Autel gallo-romain. Eglise N.D. Ecole de Fleury. Lodève 

Autel gallo-romain. Dessin G.B. Arnal.  Eglise N.D. Ecole de Fleury. Lodève


4-2 Dans l’école de Fleury, ancienne église Notre-Dame (12ème siècle) : en 1954, découverte d’un second cippe funéraire gallo-romain, actuellement au dépôt de fouilles de Lodève…

Autel gallo-romain, et moulin en basalte. Lodève


4-3 Place de la Broussonnelle : découverte, à deux mètres de profondeur, « d’ossements humains, des briques et autres débris », que l’abbé Vinas a identifiés comme étant de l’époque gallo-romaine. Il a trouvé un « style à écrire romain parfaitement conservé. »

4-4 Place de la Broussonnelle : en 1892, découverte de « cercueils en ardoise garnis d’ossements ». Ernest Martin, 1900.

4-5 Rue de la République : découverte de « quelques vases en terre blanche d’environ 1,50m de haut, très pointus à la base et destinés évidemment à être fichés en terre » (amphores). Ernest Martin, 1900.

4-6 Place du Marché, place aux Herbes : découverte « d’une tombe reconnaissable par sa construction, et, à quelques pas de là, rue des Marchés, on a rencontré quatre pierres de taille en grès, de 65cm de hauteur sur toutes leurs faces, parfaitement ciselées sur tous leurs bords. Ces pierres étaient jointes ensemble sans ciment ni mortier, ce qui indique bien une construction romaine… ». Ernest Martin, 1900.

4-7 Pont de Lergue : découverte « d’une sépulture romaine ». Abbé Vinas, 1847. Ernest Martin, 1900, a donné des précisions sur cette découverte. « Vers 1844, en travaillant à la route de Montpellier, on a trouvé dans le faubourg des Carmes, à peu de distance du pont de Lergue, au dessus du jardin de M. Eugène Brun, des tombeaux, des lacrymatoires en verre, de grosses briques romaines et diverses poteries en terre fine et rouge ». Ernest Martin a possédé, entre autres objets, « la moitié d’une jolie coupe ». 

4-8 Route de Montpellier : lors de la construction d’un égout, découverte « d’ossements humains en grande quantité, d’un long et large cercueil en plomb, à couvercle plat, renfermant un squelette entier. Avec ce dernier se trouvait une coupe de terre rougeâtre très lisse, à bordure de piques allongées ».

4-9 Blasou, près de Prémerlet, au bord du ruisseau : découverte « de quantités de briques à rebord (tégulae) et de fragments de poteries sigillées sud-gauloises… ».

4-10 Chemin de Montpellier : en 1855, la construction de l’usine Mellet a entraîné « la découverte d’une véritable mine d’antiquités romaines, notamment des lacrymatoires en verre, des fragments d’urnes de la même matière, des lampes romaines en terre cuite… ». Les mêmes découvertes ont été faites sur l’emplacement de l’usine à gaz, près de l’usine Mellet. 

Ces renseignements ont été complétés par Ernest Martin, 1900, rappelant les observations de F. Bourquelot. L’atelier Mellet est attenant à l’abattoir public de Lodève, les ouvriers qui ont déblayé ce terrain « rencontrèrent un fossé ou chemin creux, rempli de cendres et de charbon provenant d’une maison incendiée, dans lesquels se trouvèrent une infinité d’objets de provenance romaine, notamment un squelette d’homme, trouvé dans un fossé du jardin, couché sur le côté droit, les genoux touchant presque le menton… Les objets trouvés en abondance, tout à côté du squelette dans le même fossé, sont ainsi décrits : « patères en verre irisé, lacrymatoires, amphores en verre en forme de boule, surmontées d’un long goulot, de la contenance d’un litre chacune ; une amphore en terre légère, de la contenance d’un quart de litre ; une lampe portative en terre, dont le bec est noirci par l’usage ; une lampe à suspension à trois becs en terre blanche très légère, sur les trois petits réservoirs de laquelle étaient représentés des singes faisant des gambades dans différentes postures ; quatre pieds d’homme en bronze, de 0,10m de long, chaussés de cothurnes, dont le bas de la jambe formant douille encore remplie de bois carbonisé, et indiquant par leur position inclinée par rapport aux pieds qu’ils avaient appartenu à un de ces sièges pliants dont se servaient les romains ; deux lances en fer à un seul tranchant, avec douille en bronze rapportée ; une fermeture en bronze d’un coffre ; deux crochets en fer creux ; une petite coupe en terre rouge ; deux anneaux de tiroir, en bronze ; un plateau à dessert en terre avec son pied ; le ventre et le pied d’une aiguière en bronze ; et une infinité de débris en verre et en terre ». 



5 – Recherches et découvertes plus récentes

5-1 Le cadastrage

« Le deuxième cadastre (romain) normant la cité des lutevani est remarquable, tant par l’exceptionnel état de conservation de ses limites que par le caractère spectaculaire de sa genèse… ». 

« C’est au cœur de Lodève même que se trouve le centre du cadastre : au croisement du decumanus (la rue du Mazel et son prolongement, la rue du Cardinal de Fleury, sans aucun doute, le decumanus urbain), avec les berges de la Lergue, au confluent avec la Soulondres… ». 

« Un cadastre, Béziers E-Luteva, est réalisé a l’issue de la guerre civile, qui norme, entre autres, le nouveau forum neronis, une agglomération stratégique puisque contrôlant l’accès de la Gaule intérieure depuis Agde. Après l’accession de Lodève au statut latin, sous lepide ou Auguste ( ?), une pertica (cadastrage) nouvelle (Luteva 13) sanctionne son existence en tant que colonie romaine. ». Michel Christol, Jean-Luc Massy, Antoine Pérez, Laurent Schneider_ Les agglomérations gallo-romaines en Languedoc-Roussillon. 

5-2 Les prospections du Groupe Archéologique Lodévois

Il est impossible de citer toutes nos découvertes (65 ans d’existence). En voici un certain nombre :

- des éléments de sculptures, à Lodève, le Bosc, Octon, Le Caylar… (tête humaine, chien, chapiteau…)

Elément architectural, en marbre blanc d'Italie. Soubès 

Sculpture en calcaire. Chien ou ... Soubès


- des tesselles de mosaïques, à Lodève, les Plans, Soubès…

Fragment de  mosaïque. St Charles, les Plans 

Tesselles découvertes au sommet du puech Montbrun, au fond d' un sondage, à proximité de 2 sigillées du 1er s. de n. è. Lodève 

Fragment de mosaïque, villa gallo-romaine (Bas empire...). Soubès


- des enduits peints, à Lodève, Lauroux, le Bosc…

'Bas relief' amphore, enduit peint. St Saturnin


- des tombes, un tombeau, à Lodève, Soubès, Villecun, le Bosc…

Sépulture gallo-romaine. Octon 

Cimetière gallo-romain. Le Pont, Soubès 

Mausolée gallo-romain du IIème siècle, et église N.D. de la Salette. (Ce mausolée a servi de carrière...). Lodève 

Mausolée gallo-romain du IIème siècle. Lodève (détails)


- des statuettes en terre cuite, à Lodève, Octon, le Puech…

Figurines gallo-romaines (fragments). 1er ou 2ème siècle, terre cuite. Square G. Auric. Lodève 1985 

1. Figurine. Buste féminin en terre cuite. Gallo-romain, 1er ou 2ème siècle.  Octon
2. Figurines en terre cuite. Gallo-romain. 1er ou 2ème siècle Octon
Figurine. Vase en forme de lapin(représente les Eaux qui fécondent la Terre Mère), en terre cuite.  Gallo-romain, 1er siècle de notre ère. Octon 

Figurine. Colombe (représente l'énergie Vitale de l'Eau), en terre cuite. Gallo-romain, 1er ou 2ème siècle. Octon


- des statuettes en bronze, à Lodève, le Bosc… (collections privées)

- des lampes à huile en terre cuite, à Lodève, le Bosc, Fozières…

Fragments de lampes à huile romaines. Square G. Auric, Lodève. 1985 

Lampes à huile romaines. Salelles-du-Bosc


- un jeton en terre cuite,

Jeton face. Octon


- des monnaies et des fibules, à Lodève, Fozières, le Bosc, Octon…

Aiguilles et jeton, applique, fibules,pince, cuiller, perles, monnaie... 

Fibule Gallo-romaine. Mas Rouvier 

As de Nîmes. Crocodile et palmier de la colonie. Larzac 

As de Nîmes. Auguste et Agrippa. Larzac

- des bagues, à Lodève, le Bosc…

- des éléments de pressoirs (raisins et olives), à Octon, Celles, le Bosc, Soumont…

Eléments de pressoir gallo-romain. Octon 

Elément de pressoir gallo-romain. Celles 

Carrières Grès Soumont. Eléments de pressoir gallo-romain, laissés sur place. 04 01 2019


- des bassins, à Lodève, Olmet, le Bosc…

Vestiges d'un bassin gallo-romain. Lodève 

Bassin. Occupation gallo-romaine.  Olmet 

Bassins gallo-romains. le Pétout,  Salelles-du-Bosc 

Emplacement des 3 bassins gallo-romains, au Pétout, Salelles-du-Bosc 

Sigillée engobée.  Salelles-du-Bosc 

Céramique sigillée 'érotique'. Salelles-du-Bosc 

Sigillée. Salelles-du-Bosc 

Sigillée non engobée. Salelles-du-Bosc


- des milliers de tessons de récipients en terre cuite (amphore, sigillée, fine, commune…) –Nous connaissons 140 sites gallo-romains à Lodève et en lodévois. 

- des pesons pour le tissage, à Lodève, Arboras, le Bosc, Fozières…

- des centaines de fragments d’amphores, dolia, tuiles, canalisations, à Lodève, le Bosc, Fozières, Octon, Soubès, Lauroux, St Privat-les-Salces, le Puech…

- des mines exploitées par les gallo-romains, à Lodève, Soumont, le Puech, Fozières…

Mine de plomb argentifère, de  Soumont Lodève. 2004 

Mine de plomb argentifère, de  Soumont Lodève. 2004 

Mine gallo-romaines du Puech. 27 03 2012 

Mines gallo-romaines du Puech. 2012 

Mine gallo-romaine du Puech. Vase du 1er siècle de notre ère


- un mausolée (tombeau) du 1er ou 2ème siècle, situé près d’un habitat gallo-romain, et non loin des mines de Gériols, à Lodève. Seulement deux monuments de ce type sont connus dans l’Hérault, le second se trouvant près de Minerve. 



6 – Les sondages et les fouilles à Lodève

6-1 Sondages de la place du puits, en 1982

- vestiges de murs gallo-romains.

- deux amphores, « visibles » au… dépôt de fouilles de Lodève !?

Amphores. Deux proviennent de la place du Puits. 1982.  Lodève.

- des pièces de monnaie, des fibules, des aiguilles, de la vaisselle…

6-2 Sondages du square Georges Auric, en 1985 

- vestiges « indigènes » d’avant notre ère (vaisselle campanienne).

Tessons de céramique campanienne. 2ème Äge du Fer.  Ier siècle avant n.è. (sauf en bas à droite). Lodève


- vestiges d’un bâtiment gallo-romain du 1er siècle de notre ère.

Fouilles Hôtel Fleury. Square G. Auric Site gallo romain-Lodève. 1985


- une patte de griffon en marbre blanc (photo 68), du 1er s. de n.è., interprétée comme le pied d’un siège balnéaire. « Ce type d’objet est d’utilisation courante dans l’antiquité, au sein des riches demeures d’Italie, ou dans les établissements publiques des villes… ». Actuellement au dépôt de fouilles, à l’abri du regard des visiteurs !?…

Fouilles Hôtel de Fleury. Patte de griffon en marbre-Siège balnéaire gal. romain. Square Georges Auric-Lodève. 1985

- des fragments de statuettes en terre cuite.

Figurines gallo-romaines (fragments). 1er ou 2ème siècle, terre cuite. Square G. Auric. Lodève 1985

- des fragments de lampes à huile (pour 16 lampes).

Fragments de lampes à huile romaines. Square G. Auric, Lodève. 1985


- des pièces de monnaie.

- des fragments d’enduit peint, provenant de murs décorés.

- des terres cuites (sigillée, amphore…), du verre. etc…

Céramique sigillée du 1er siècle de n.è. Lodève   /   Céramique sigillée. Lodève 

Céramiques sigillées. Lodève 

Céramiques sigillées. Lodève

Dessin d'un décor de céramique sigillée, par José Castanier

 Céramique fine, à barbotine. Lodève

Mobilier H. de Fleury. Lodève 2014


6-3 Sondages place du Marché, en 1997

- une occupation du Haut empire (autour de l’an O).

Place du marché à Lodève.  1997. Vestiges gallo-romain


- un puits, une « fosse » partiellement remplie de tessons de sigillées (toilettes ?).

- des murs du 1er ou 2ème siècle, une voie de circulation. - de nombreux tessons gallo-romains… Un As de Nîmes (monnaie).

6-4 Sondages du Parc municipal, en 2002

Il s’agissait, pour ces opérations, de repérages, de « sondages non destructifs qui n’ont pas permis la fouille des niveaux (antiques) en liaison stratigraphique avec les structures construites (murs) rencontrées ».

- découverte d’une surface de circulation, tranchée 3.

- d’une structure non identifiée, tranchée 5.

- de niveaux antiques (non fouillés ! ?).

- de tessons de céramique des 1er et 2ème s. de n.è., du verre. etc…

Mobilier archéo. gal. rom. Parc Municipal. Lodève 2002 

Sondage. Mur gallo-romain du 1er s. de n.ère. -Parc municipal.  Lodève. 2002


6-5 Sondages dans la cour de la gendarmerie, 2006/2007

Terrain militaire, interdiction de pénétrer…

- des tessons de poteries gallo-romaines ont été récupérés dans les déblais sortis de la gendarmerie. Amphore et sigillée…

6-6 Travaux dans la salle Saint Louis (Cathédrale), en 2008

Au mois de janvier, le sol de la salle Saint Louis a été défoncé à la pelle mécanique, jusqu’à 1mètre de profondeur, sans aucun souci de l’histoire de Lodève. Malgré ma demande (G. Mareau) effectué au S.R.A. (Service Régional de l’Archéologie), à la Ville de Lodève, aucune fouille ne sera réalisée…

Les 14, 15, et 16 janvier, lors du défoncement du sol, trois membres du G.A.L. étaient présent dans la salle… 

Nos découvertes (salle Saint Louis) :

- de nombreux ossements humains (ancien cimetière ?).

- des murs, des bases de piliers ou colonnes, impossibles à dater, manque de moyen et de temps. Deux murs ont une orientation de 42°, correspondant au cadastrage romain…

- des fragments d’amphores et de tuiles romaines, du verre…

6-7 Sondages réalisées dans le secteur « Groupe Cathédrale », en 2010

1er problème : quelques membres de notre association ont pu observer les archéologues de l’I.N.R.A.P. (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) au travail, mais il va sans dire que nous n’étions pas invités… L’intérêt pour nous, et les lodévois, était d’ouvrir une autre et nouvelle page de l’histoire de la naissance de Lodève antique.

2ème problème : non seulement nous étions mal venus, mais 10 ans plus tard, nous n’avons aucune nouvelle du matériel archéologique découvert. Le délai pour le retour des objets : « en tout état de cause, ne peut excéder 2 ans, à compter de la date de fin de la phase terrain du diagnostic » et « le rapport de fouilles doit être remis après un délai de 10 semaines » ( !?). Le mobilier découvert devrait se trouver au dépôt de fouille de la D.R.A.C (Direction Régionale des Affaires Culturelles), chapelle des Carmes à Lodève, les rapports de fouilles également…

3ème problème : la surface des fenêtres ouvertes n’est importante qu’en surface, et sur quelques décimètres, c'est-à-dire pour les périodes historiques les plus connues. Donc, pour les périodes antiques, les fenêtres d’observation étaient extrêmement réduites, et la fouille le plus souvent impossible ! Pas étonnant si les découvertes sont réduites elles aussi. Si l’on veut découvrir et connaître les périodes avant l’an zéro, il faut ouvrir des espaces plus importants en profondeur. L’I.N.R.AP. devrait le savoir ! Cela éviterait, peut-être, à l’Hommo academicus d’écrire : « Mais où est donc passé Luteva ? ou géopolitique d’une capitale improbable ». Ou de dire : « les rares structures mises en évidence sont datées du 1er siècle avant notre ère », ou encore « les contextes chronologiques représentés isolent très rarement le 1er siècle avant l’an zéro ». Peut-être, mais le 1er siècle avant l’an zéro est bien présent, malgré les petites surfaces d’observation… Voici les dimensions d’une de ces fenêtres que nous avons mesurée : 40X20cm. (!!!).

4ème problème : le substrat géologique n’a été atteint que rarement. Pourtant, il est prévu que : « Un sondage profond sera réalisé, si possible, afin de mettre en évidence l’intégralité de la stratigraphie depuis le sol géologique, jusqu’au sol actuel »…

6-8 Sondages Hôtel Teissereinc, Musée de Fleury, en 2012

Mêmes problèmes que pour les fouilles de 2010 : où est le mobilier découvert ? 

Heureusement, nous, archéologues amateurs, non rémunérés, passions régulièrement pour observer l’avancement des travaux. Du mobilier gallo-romain a bien été exhumé… Nous, (le Groupe Archéologique Lodévois) devrions être mis au courant, et les objets se trouver au dépôt de fouilles, voire au Musée de Lodève !!! Délai officiel : 2 ans !!!


6-9 Sondages Ancien Lycée, boulevard Gambetta, en 2016


Mêmes problèmes…



6-10 Une autre découverte, parmi d’autres :

Vaisselle gallo-romaine . Ttrianon. Lodève 

Vaisselle gallo-romaine. Trianon. Lodève.




Il vient toujours une heure dans l’histoire où celui qui ose dire que deux et deux font quatre est puni de mort…

(lire Albert Camus)



Cependant, et ce, depuis 67ans, malgré le « mépris » de quelques homo academicus, nous continuons nos recherches et nos travaux, dans tout le lodévois. Toutes les périodes nous intéressent, et aujourd’hui, l’histoire de la naissance de LUTEVA/Lodève particulièrement.



Les amateurs que nous sommes, continuons nos recherches…
Nous ne demandons ni tapis rouge, ni argent. Les fouilles archéologiques nous (les citoyens) coûtent très cher… 



Nous tenons à noter que :

1 - Tous les sites que nous avons découverts ont été signalés au S.R.A. (service régional de l’archéologie)

2 - Tout le mobilier découvert se trouve au dépôt de fouilles DE L’ETAT, ou au Musée de Lodève.



7 – Sources 

- Prospections du Groupe Archéologique Lodévois (terrain, livres, et archives). 1954 à aujourd’hui

- Martin Ernest. « Histoire de la ville de Lodève ». Imprimerie Serre et Roumegous. Montpellier. 1900

- Hébrard Jean. « Carnets », archives du G.A.L. Années 1930

- Hébrard Jean. « Dictionnaire des noms de lieux » , archives du G.A.L. Années 1930 

- Bourdieu Pierre « homo academicus ». Les Editions de Minuit. 2012

- Garmy Pierre, Panouillères Thérèse, Schneider Laurent. « Mais où est donc LUTEVA ? Ou géopolitique d’une capitale improbable ». 2004

- Prades Henri, Lugagne Jean, Majurel René, Ménager Jean, du Groupe Archéologique Lodévois. «Un sanctuaire des Eaux à Octon ». OGAM Tradition celtique. Tome XXI, fasc. 1-6. 1969

- Sieso Emilie. « Sanctuaires ruraux des Eaux en narbonnaise, suivi de l’’étude du fanum du Colombier d’Octon ». Université Montpellier III. 2004

- Prades Henri, Lugagne Jean, Cristol R., Nourrit A., du Groupe Archéologique Lodévois. « Archéologie d’Octon ». 1971. Edition originale 1955

- Mareau Gérard, Cauvy Maurice, Castanier Blandine , du Groupe Archéologique Lodévois. « Lodève, l’Antique Luteva ». Editions du Centre Hérault, 34700 Lodève. 2009 

- Prades Fabienne et Mario. Archives au dépôt de fouilles de Lodève

- Sciences Humaines, Mars 2020 n° 323. « Penser par soi-même », esprit critique, discernement, pertinence…



L’amateur, comme l’amoureux, est davantage tenté de plonger dans les nouvelles rivières… sans savoir s’il y a de l’eau ! L’indiscipline m’ouvre de nouveaux champs intellectuels… (James C. Scott)



Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres.
(Etienne de la Boétie)









3 commentaires:

  1. Très riche et , en même temps, (terme à la mode) frustrant pour les amateurs que tu représentes avec vigueur.
    Bonne poursuite du confinement avant la libération sur le Larzac ou vers le Salagou

    Michel

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  2. ça mériterait d'être édité dans les cahiers du Lodèvois -Larzac sinon le GAL doit se charger de le reproduire et de le diffuser;ça doit bien être possible .A bientôt,je l'espère très fort .Monique

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  3. Très intéressant bilan rétrospectif. René.

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