Découverts au tènement du Pétout, Salelles-du-Bosc. 34
Signalés et fouillés par l’abbé Edouard
Maistre (du Groupe Archéologique Lodévois), en 1967.
Salelles-du-Bosc en 2018
Emplacement des bassins - Salelles-du-Bosc en 2018
Abbé Edouard Maistre, dans l'un des bassins (photo de gauche)
Abbe Joseph Giry (archéologue amateur), en visite sur le site du Pétout (photo de droite)
Joseph Giry - Louis Balsan - Daniel Rouquette - Gaston Combarnous, invités par E. Maistre
Ce site antique, des Ier et IIème siècle
de notre ère, sans doute associé à une « villae », est situé au
croisement de deux voies romaines, conduisant à Lodève/Luteva, Millau, Rodez…, et venant de Nîmes ou de Narbonne. Ces routes
permettaient, entre autres, des échanges entre plaine et littoral, et Millau/Condatomagus où se trouvaient les ateliers de potiers de
la Graufesenque. A cette époque, Lodève, capitale des lutevani, était une ville moyenne, mais importante de par son
statut et sa position.
Ces trois bassins ont été construits dans
la ruffe permienne avec un dénivelé de 1mètre 40, sur une distance de 32mètres,
de telle façon qu’ils soient dans le prolongement les uns des autres. Ces
bassins sont séparés par des parois percés, contenant des tuyaux en plomb,
Bassin
Dessins des bassins
permettant l’écoulement de l’eau d’un bassin à l’autre. C’est
une découverte unique dans le lodévois de par leur état de conservation, et
leurs tailles :
Les 3 bassins
Bassins
Céramique sigillée en cours de dégagement - Bassin nord (photo de gauche)
Amphores dans un bassin (photo de droite)
1er
bassin : longueur : 3 mètres – largeur : 1,50 mètre –
profondeur : 1,45 mètre,
revêtu intérieurement, sur ses parois
verticales, d’un crépi en grande partie dégradé ;
le sol étant revêtu d’un mortier au
tuileau.
2ème bassin (citerne): longueur : 13 mètres – largeur : 1,45 mètre
– profondeur : 1,30 mètre.
entièrement revêtu d’un crépi épais
de 3 cm, fort bien conservé.
3ème bassin (couloir) : longueur : 16 mètres – largeur : 1,30 mètre
– profondeur : 1,30 mètre.
les parois intérieures étaient
revêtus d’un crépi. Sur le sol, coté seuil, les 3 premiers
mètres présentaient les vestiges d’un
aménagement de petits galets en basalte,
assemblés de chant (verticaux).
L’eau alimentant ces bassins devaient
provenir d’une source, encore existante, « la Fous », située à
300mètres environ au nord du gisement.
A propos de ces 3 bassins, Edouard
Maistre émet une hypothèse :
« La
présence dans le dépôt archéologique de pierres vitrifiées à haute température
et de vases en céramique sigillée inachevés (n’ayant pas reçu leur engobe
rouge/orangée), laisse penser qu’il y avait peut-être là un établissement
destiné au finissage des vases, la réserve d’eau ayant alors été employée pour
les diverses opérations de traitement de l’argile nécessaire à la fabrication
de l’engobe. Grâce à monsieur Louis Balsan,
Joseph Giry - Louis Balsan - Daniel Rouquette - Gaston Combarnous, invités par E. Maistre
nous avons pu confier de
l’argile du gisement à monsieur Montagu, céramiste , spécialiste des
céramiques antiques. Au terme de ses premières recherches, il m’a informé que
« cette argile ne pouvait être employée pour former la poterie, mais
qu’elle pouvait donner un vernis naturel du type antique ». (Rapport de
fouilles, 1967. Edouard Maistre). Il y aurait donc eu là une installation crée
peut-être par des potiers de la Graufresenque en raison de la nature particulière
de l’argile permettant la fabrication d’une engobe de plus grande qualité. Les
produits arrivant de Condatomagus/Millau
recevaient ainsi, peut-être, à Salelles-du-Bosc, la dernière opération avant
d’être chargés sur les véhicules, de la route proche de la fabrique ».
Cette hypothèse n’a pas été retenue par les « archéologues professionnels »…
« Notre » archéologue amateur a
mis au jour, dans ces bassins, un riche et important mobilier archéologique des
Ier et IIème siècle de notre ère :
- 448 vases, dont 276 céramiques sigillées
(coupes, bols, gourdes, urnes, tasses, coupes,
coupelles, cruches, gobelets,
plats, assiettes, triatali…),
Céramique sigillée en cours de dégagement - Bassin nord
Vase de sigillée, inachevé (privé de son engobe), provenant du bassin sud (photo de gauche)
Bol décorés d'hommes et d'animaux (photo de droite)
Bol - chasseur affrontant un lion... (photo de gauche)
Bol décoré de motifs floraux couloir (bassin sud) (photo de droite)
Bol à dessins érotiques - lion - oiseau... (photo de gauche)
Céramiques sigillées (photo de droite)
Assiettes, vase, céramique sigillée - couloir (bassin sud) (photo de gauche)
Vases fantaisie, céramique fine - couloir (bassin sud) (photo de droite)
Coupelle en céramique sigillée, inornée (photo de gauche)
Vase fantaisie sable, à dépressions - couloir (bassin sud) (photo de droite)
Vase fantaisie - couloir (bassin sud) (photo de gauche)
Triatali (coupe à 3 pieds), couloir (bassin sud) (photo de droite)
- des amphores,
Amphores dans un bassin (photo de gauche)
2 amphores visibles (étaient) au musée de Lodève. A droite et au centre. (photo de droite)
Amphores (fragments) (photo de gauche)
Anse d'amphore avec estampille (photo de droite)
- des olpés (brocs),
-
un mortier en grès,
Mortier en grès
- un burin en bronze,
- 4 (ou 5?) lampes à huile,
Lampes à huile - L. MADIEC, importation africaine
- des récipients en verre,
- 10 pièces de monnaie,
Vaisselle en verre, dont un bol, et 2 goulots à anse
- 23 pesons en terre cuite (pour le
tissage),
- des fibules (agrafes),
Aiguilles et jeton, applique, fibules, pince, cuiller, perles, monnaie...
- des dolia (fragments),
- des meules en basalte (moulin à
céréales),
- des tuiles (tegulae, imbrice),
- des perles en plomb et en verre, des
appliques en bronze, une cuillère à fard, des aiguilles en os, un jeton en os,
des clous en fer…
Estampilles.
Quelques noms de potiers
estampillés sur les céramiques sigillées :
Nom du potier, dans le cercle, au centre
SILVINVS – LIBERTVS
– SVLPICIVS – ALBANVS – OF MOMMO – OF SEXTVS – SEVERVS – SECVNDVS –
PAVLVS
– SABINVS – IVLIVS – OF CN.CELSI – O.GERM – VIRILIS – OF. ARDACVS – PATRICIVS – SURIVS-
VANUS… (OF : signifie officine).
Edouard Maistre conclut son
rapport en écrivant : « cette découverte, en même temps qu’elle a
permis le sauvetage d’un intéressant dépôt archéologique, vient jeter un
éclairage de plus sur l’activité qui régnait à l’époque gallo-romaine, à ce
carrefour qu’était Luteva/Lodève,
charnière entre la montagne et les plaines du littoral ».
Depuis le rapport de l’abbé Edouard Maistre
en 1967, silence sur ce site exceptionnel…
Ce texte et ces photos sont tirés de ce
rapport de fouilles.
A SUIVRE…
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