Les secrets de la grotte de Tréviols bientôt révélés !
Les petits scoop des collections archéo : épisode n°1
Vous en avez certainement entendu parler, des fameux crânes de Tréviols trouvés à l'entrée de Lodève dans une grotte. Il s'agirait des plus anciens "homo-lodévois" datés d'environ - 16 000 ans (Paléolithique supérieur).
Les petits scoop des collections archéo : épisode n°1
Vous en avez certainement entendu parler, des fameux crânes de Tréviols trouvés à l'entrée de Lodève dans une grotte. Il s'agirait des plus anciens "homo-lodévois" datés d'environ - 16 000 ans (Paléolithique supérieur).
Les ossements ayant été prélevés anciennement, sans méthode de fouille moderne et le contexte stratigraphique n'ayant pas été étudié, il est donc aujourd'hui impossible de confirmer l'ancienneté de ces individus. On sait seulement que ce sont des homo sapiens et qu'un des individus est probablement un adolescent. Une mâchoire de cheval sauvage (une espèce aujourd'hui disparue) a également été découverte dans cette même grotte ce qui a permis son rattachement indirect au Paléolithique supérieur. Mais rien n'est sûr en ce qui concerne les crânes !
Pour en savoir plus, le Musée de Lodève a fait appel à une anthropologue, Mélie Le Roy pour réaliser une étude biologique de ces restes humains. Elle a également prélevé deux échantillon d'os dans le but de les faire dater par la méthode du C14. J'ai moi même prélevé des échantillons sur la mâchoire d'Equus caballus gallicus pour comparer les datations.
Grâce aux financements du Service Régional de l'Archéologie (DRAC-Occitanie, le Musée de Lodève a pu envoyer dernièrement les échantillons au Poznan Radiocarbon Laboratory en Pologne. On a reçu la confirmation qu'ils étaient bien arrivé.
Nous aurons les résultats d'ici deux mois. L'attente va être terrible !!!
Un des deux crânes de Tréviols exposé au Musée de Lodève |
Rappel des faits :
- En 1933, suite à la découverte fortuite de plusieurs ossements humains (dont deux crânes) associés à des ossements de faune du paléolithique supérieur (mâchoire de cheval) et à des outils en silex, les grottes de Tréviols sont classées Monuments Historiques. Un plan de la grotte est dessiné et une première description est réalisée par Paul Dardé. Les ossements sont recueillis par Charles Bessière.
- Suite à la création du Museum d'Histoire Naturelle Jacques Audibert, un des crânes de Tréviols est exposé en vitrine ainsi que la mâchoire de cheval.
- En 1965, un article parait dans les Cahiers Ligures de Préhistoires et d'Archéologie qui avance l'hypothèse de l'ancienneté des crânes par rapport aux stades de fossilisation de ces derniers et en comparaison avec la faune.
- Toujours en 1965, un lot d'ossement est à nouveau découvert dans les grottes.
- Par un courrier du 28-09-1988, M. André Nickels, Conservateur à la Direction régionale des Affaires Culturelles, mandate Gérard Mareau, pour qu'il prospecte le long de la future A75, afin de signaler les différents sites archéologiques menacés par les travaux.
- Le 18-11-1989, après avoir prospecté les secteurs, du Bosc au Caylar, le Président du G.A.L., signale 37 sites, dont la mine de la Fontaine d'Amour et la grotte de Tréviols à Cambous (classée Monument Historique en 1933).
- Le 14-12-1999, envoi d'un nouveau courrier, au Service Régional d'Archéologie, par Gérard Mareau, signalant les risques de destruction des 2 sites précités, dont la grotte de Tréviols, bien sûr. Qui me répond, et remercie le GAL !
- En décembre 2000, Gérard Mareau, Président du GAL, et Michel Lopez, Professeur de Faculté et géologue, préviennent de nouveau la DRAC/SRA.
- Janvier 2001, enfin, mais une fois de plus, il a fallu l'intervention de Michel Lopez et du G.A.L., pour que le SRA "envoie" Philippe Galant sur le site de Cambous.
- Mars 2001, lettre au Préfet, qui nous renvoie au Sous-Préfet, et... à la DRAC/SRA.
- 2001 toujours, sont (enfin) venus sur le terrain : Bruno Coutant (contrôleur), Gérard Charrion (responsable du chantier A75), Jean-Claude Gilly (responsable DDE34) et bien sûr Michel Lopez (géologue), et Gérard Mareau (Président du G.A.L.).
- Entre 2011-2013, l'inventaire des collections du Musée de Lodève permet de se rendre compte qu'il manque un des crânes de Tréviols. Les archéologues enquêtent pour le retrouver et l'intégrer dans le futur parcours muséographique.
- En 2014, le Service Régional de l'Archéologie, le Musée de Lodève et le Groupe Archéologique Lodévois, revisitent les grottes de Tréviols pour réaliser une nouvelle étude.
- En 2015, le crâne disparu de Tréviols est retrouvé au Dépôt Archéologique de Pessac (Université de Bordeaux).
- En 2016, l'étude des deux crânes est confiée à Mélie Le Roy, docteure en Anthropologie biologique de l'université de Bordeaux. Des échantillons sont prélevés sur le crâne retrouvé à Pessac.
- En 2017, les échantillons sont envoyés en Pologne pour une analyse radiocarbone.
- Décembre 2017 : les datations des échantillons prélevés sur un crâne, celui retrouvé à Pessac, sont maintenant connues. Surprise, ce crâne n’est pas daté du paléolithique supérieur, mais de la fin du néolithique, entre 2470 et 2280 ans, avant notre ère. S’agit-il des restes d’un mineur préhistorique ? Des mines de cuivre se trouvent à proximité…
- La datation de la mâchoire d’équidé (cheval), n’a pas fonctionné, car trop polluée.
Grotte/faille de Tréviols (Lodève) depuis l'extérieur |
Grotte/faille de Tréviols (Lodève) depuis l’intérieur |
La falaise où s'ouvrent les grottes de Tréviols depuis l'autoroute A75 |
Situation des grottes de Tréviols - Lodève - 2001
Bonjour,
RépondreSupprimerAuriez vous une photo de Charles Bessière
Merci,
Gilles STADLER
gillesstadler34@gmail.com
tel: 06 16 59 69 21